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Petits touts et grands riens
9 novembre 2010

d'humeur cinéphile

Ca vous en bouche un coin ce titre, j'en suis sûre! La fille qui va au ciné une fois par an les grandes années, c'est moi. Celle qui lâche au moins trois fois par semaine son fameux "tiens il a l'air chouette ce film, j'irais bien le voir!"... et qui attend. Qui attend quoi? Mais qu'on la téléporte à l'insu de son plein gré dans une salle ni trop grande ni trop petite, où il ne ferait ni trop chaud ni trop frais, et surtout où il serait formellement interdit à tous les spectateurs - sauf moi - de manger des bonbecs (rapport au papier qui fait "ffrrrttt ffrrrttt" et que plein de gens ont la fâcheuse manie de garder dans les mains pour jouer avec pendant tout le film) et des pop-corn (rapport à la bouche de votre voisin qui fait "crounch crounch" et aux petits trucs qui se collent à vos fringues quand par malheur votre prédecesseur était trop malhabile) Evidemment ça n'arrive jamais. Donc, je ne vais pas tellement au cinéma.


Mais comme je suis une fille moderne, j'ai la vidéo à la demande d'orange. Et là, c'est magique: des centaines de films disponibles en un clic depuis votre canapé, l'open bar du cinoche dans votre salon! Alors parfois je me dis "tiens, je vais me faire ma petite séance privée" Ah oui, mais quel film? Voyons les ajouts récents. Bof. Le top 10? des blockbusters pas très engageants. Une recherche par genre? Comédie romantique, j'adore! Ah oui, ça c'est bien, mais pas aujourdhui. Je vais regarder dans "cinéma indépendant", parfois y'a des trucs vraiment chouettes. Pas mal ça... Mais pas ce soir. Il est quelle heure là? Une heure du mat? ça fait des heures que je checke les titres, que je regarde quelques bandes-annonces pour être sûre, j'en peux plus, j'ai la crampe du pouce (because usage forcené de la télécommande) j'ai mal à la tête, j'ai sommeil. Je vais me coucher. J'ai repéré deux ou trois trucs que j'aimerais voir un de ces jours, mais le moment venu, j'aurai oublié dans quel sous-menu ils étaient rangés, et je recommencerait mon petit manège... Donc, je regarde pas tellement de films sur la vod d'orange, non plus.

Seulement ces dernières semaines il s'est passé quelque chose. C'est peut être l'arrivée du mois de novembre (moi j'aime pas novembre, pire, j'y suis allergique; je ne mens pas, j'ai eu des plaques rouges sur les joues pendant trois jours juste après le premier novembre, et chaque année c'est pareil) Bref, j'ai regardé quatre films - oui, vous avez bien lu, quatre comme 4, un deux trois quatre, quatre comme dans quatre-quarts - quatre films disais-je, en à peine trois semaines.

 

D'abord il y a eu un samedi de pluie et de blues de l'Asie. Je venais de finir "Tourments et merveilles en pays khmer", de Dane Cuypers, j'étais prête: j'ai ressorti "Dogora, ouvrons les yeux" de l'étagère à dvd en m'en pourléchant d'avance. (Attention, cet extrait dure 18 minutes et peut provoquer l'irrépressible envie de voir le film en entier tout de suite - ruez vous sur le dvd - ou de partir au Cambodge dans l'heure... Air France n'ouvre la ligne sur Phnom Penh qu'en mars prochain mais il y a plein d'autres moyens!)

Revoir pour la quatrième ou cinquième fois ce film, et pleurer encore une fois à tout ce qu'il réveille, quel pied! (comment ça je suis maso? ben oui, c'est bon de pleurer parfois!) Pas de dialogues gnangnan pour raconter, pas d'acteurs bankables pour émouvoir, les images de Patrice Leconte et la musique d'Etienne Perruchon suffisent amplement à vous emmener - ou à vous ramener - là-bas. On sent l'odeur du durian, celle de l'encens, les gaz d'échappement des camions, le bitume chaud soudain trempé de pluie de mousson, la fraîcheur qui vous surprend quand vous longez une rizière, la poussière rouge des routes qui pique les yeux... tout est là, le regard curieux des enfants qui vous observent sans trop oser, celui, désabusé, du cyclopousse qui voit que vous préférez marcher, le sourire si doux des danseuses, le déhanchement des gamines sur des vélos bien trop grands pour elles, la dignité des conductrices de scooters et le sens de l'équilibre de leurs deux, trois, quatre passagers. Toute la beauté de ce pays attrapée au vol par la caméra, chaque plan comme une photo magnifique, une lumière extraordinaire, un film qui vous laisse groggy et rêvant de (re)partir pour le pays Khmer. Voilà, Dogora c'est un Film, un vrai un beau un grand, et c'est un concentré de Cambodge, ouvrez les yeux, vous y êtes presque...

Par un hasard curieux (mais qui comme chacun sait, fait bien les choses) peu de temps après m'être délectée de Dogora, je tombe en zappant sur un autre film de Patrice Leconte, "La fille sur le pont" (et comme je suis gentille je vous mets carrément en extrait la scène la plus sensuelle de toute l'histoire du cinéma, rien que ça) Re-émerveillement. Ces images en noir et blanc, la beauté des acteurs, des dialogues épatants et encore ce sens de la lumière qui me sidère. Et hop, me voilà encore en train d'essuyer une larme au générique de fin.

Toutes ces émotions m'auraient-elles réconciliée avec le cinéma? En tout cas, j'ai réussi pour une fois à aller jusqu'au bout du "processus vod" pour voir "l'arnacoeur" (là, c'est le site officiel), encore un qui m'avait fait envie lors de sa sortie mais que j'avais laissé passer. Un joli film, pas d'exploit esthétique cette fois, un film de filles, un très bon moment. Bon, ok, j'attendais impatiemment la scène de danse façon "Dirty Dancing" entre Vanessa Paradis et Romain Duris, et quand elle a été finie je me suis dit "quoi, c'est tout?!" parce qu'elle dure à tout casser une minute et que je l'ai trouvée plus rigolote que sexy, et peut être aussi parce que la presse en avait tellement parlé que j'en salivais d'avance.

Bon, j'ai rattrapé un peu mon retard puisque j'ai vu LA comédie sentimentale française de l'année (euh... 2010 il me semble?) alors du coup j'ai enchaîné et je suis VRAIMENT allée (en bus! si si) dans un VRAI cinéma. En entrant dans la salle il m'a semblé que j'avais plutôt mes chances d'échapper au traditionnel mangeur de trucs qui crounchent tout près de moi, puisqu'on était trois spectateurs. Et en effet, personne n'ayant fait d'emplette au comptoir friandises du MK2, j'ai pu regarder "Fair Game" tranquillement, et c'était bien. Pour qui aime les films américains entre thriller et espionnage, avec de vrais bons acteurs, c'est du costaud, c'est imparable, vous êtes embarqué dans l'histoire (vraie) de Valerie Plame et vous y restez scotché jusqu'au bout. Pas une révolution donc, mais de l'efficacité. Et puis je suis une inconditionnelle de Naomi Watts depuis "Mulholland Drive". Et oui, c'est vrai, j'aime bien bien bien Sean Penn, aussi ;-)

J'avoue, j'avais très envie de voir "les petits mouchoirs" mais je me suis dit que pour sortir d'au moins un an d'abstinence cinématographique, un film de deux heures et demie c'était pas raisonnable. Et aussi qu'avec "Dogora" et "La fille sur le pont", mes petits mouchoirs à moi avaient suffisamment bossé dernièrement. Donc, prochainement devant mes yeux, le film de Guillaume Canet, et aussi "Vénus noire", et "L'homme qui voulait vivre sa vie", ce qui me fait un programme chargé pour les deux ans à venir. Facile.

 

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