In & off

Le mois de novembre que je déteste globalement (pour des raisons essentiellement météorologiques, je suis sûre que vous me comprenez, hein?) a tout de même une grande qualité: c'est le mois de la photo, tout plein d'expos partout, plus Paris Photo in et off, ça nous fait un paquet d'endroits où écarquiller les yeux (mois de la photo in + mois de la photo off + Paris Photo in + Paris Photo off = la question "quoi faire ce week-end" ne se pose plus, mais on ne sait plus où donner de la tête.) Donc, ces jours-ci, j'ai mangé de la photo jusqu'à presque plus faim. D'abord, vendredi, sur les (bons) conseils de mon prof de photo, je suis allée à la galerie Photo4 voir l'expo consacrée à Eikoh Hosoe. J'y ai vu, entre autres cette photo que j'adore:

                        (Eikoh Hosoe ,Kamaitachi, 1965)

C'est beau, non? eh bien tout le reste est beau, il y a même mieux encore mais je ne dévoilerai pas d'autres images ici, ça se passe au 4 rue Bonaparte jusqu'au 11 décembre. (Et je dois réviser mon jugement un peu sévère sur les galeristes car celui de Photo4 est charmant! )

Ca, c'était vraiment bien. Après j'ai donc suivi les (moins bons) conseils de mon prof de photo, jusqu'à l'institut culturel italien pourvoir les photos de Mario Giacomelli, et là j'avoue que j'ai été déçue (ben oui, ça m'arrive parfois) Pas d'émotion au rendez-vous, mais l'endroit est joli, si vous passez dans le coin!

En partant, voilà que des affiches à l'entrée de la Maison de l'Amérique Latine attirent mon regard: mais oui, c'est une expo photo, et y'a du beau monde, du très beau même... y'a même Sebastiao Salgado! Du lourd, donc... Seize photographes d'Amérique Latine donc le fantastique Salgado mais aussi Roberto Hurcaya (Pérou) et le Brésilien Miguel Rio Branco dont j'avais découvert les images (en couleur!) à Rio l'année dernière. Là, allez-y sans hésiter, il y a vraiment plein de belles choses et ça dure jusqu'au 28 janvier.

Pour finir la journée, direction Camera Obscura  et l'expo de photos et de peintures de Saul Leiter. Comment vous dire? Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai détesté les photos comme les peintures présentées par la galerie. Il manque peut-être certaines connexions dans mon pauvre cerveau (quand j'étais petite, j'étais blonde) pour percevoir tout le sens (bien) caché dans ces photos floues et cadrées avec les pieds, qui étaient peut être d'une extrême modernité dans les années cinquante mais qui aujourd'hui me semblent juste ratées. Le genre d'expo qui vous fait regretter immédiatement toutes les photos loupées qu'on a glissées dans la corbeille et qui peut être, vers 2050, se seraient vendues plusieurs milliers d'euros dans une galerie intello-branchouille du boulevard Raspail. Ca, plus la très nette impression de déranger la petite dame derrière son comptoir quand vous entrez - et même quand vous sortez - et je ne retournerai pas de sitôt dans cet endroit. Plutôt à la Fondation Cartier, juste en face.

Samedi, j'ai donc fait une pause, parce que trop d'expo tue l'envie d'expo, et dimanche il était grand temps de filer à la Bellevilloise pour Paris Photo Off. Là ça a déjà un avantage, c'est que c'est à deux pas de chez moi. Et puis ça en a un autre, et de taille: il y a des choses magnifiques (bien plus que dans le in, mais ça me rappelle quelque chose ça...) et des gens sympa! Bon, Paris Photo Off est fini, mais vous aurez l'occasion de voir leurs oeuvres aileurs:

- Johann Soussi. Un jeune et trrrrrèèès talentueux photographe qui exposait plusieurs séries en noir et blanc; moi j'ai eu un coup de coeur pour "Aller-retour", des photos argentiques prises dans le métro parisien, ou comment rendre beau et poétique un lieu plutôt mochasse et triste; une vraie révélation! En plus, Johann est un garçon très sympathique et accessible, ce qui ne gâche rien.

- Eric Marrian: la photo qui est en page d'accueil de son site faisait partie de celles exposées à la Bellevilloise et toute la série "Carré Blanc" est fantastique! Une visite s'impose...

Voilà, ça c'était pour la page culturelle et c'est pas fini, il me reste plein de choses à voir dont Bernard Plossu et Georges Rousse, excusez du peu.

Dans un registre plus technique j'ai eu la chance d'assister à deux séances photo pro ces derniers temps, avec des photographes, des vrais, des qui vendent leurs images cher à des magazines chics (autrement dit, qui n'ont pas -ou plus? - besoin d'échanger douze mails de négo avec une troisième assistante de rédac pour s'en sortir avec le tarif de base de l'UPC, comme certain(e)s) Des pros qui ont des boîtiers qu'on achète avec un crédit sur cinq ans, voilà. Eh ben je vais vous dire, c'est rassurant, de voir ça, vous n'avez pas idée. Car eux aussi, ils tournent en rond pour régler leurs lumières, ils galèrent pour diriger leur modèles, et même, ils ont des photos floues (je l'ai vu, des mes yeux vu, je le jure!), et pire encore, ils ont des photos noires parce que les flashes ne se sont pas déclenchés. Tout ce que je croyais réservé aux bleus de la photo en studio, je le sais maintenant, ça leur arrive aussi. Le bien que ça m'a fait, je sais pas comment vous dire!

Bon, par contre y'a un truc qu'ils ont et pas moi (enfin, pas encore!) c'est THE logiciel de capture, celui qui affiche instantanément vos photos sur le pc, juste après le clic. Avantage numéro un, ça en jette; avantage numéro deux, on voit tout de suite quand c'est raté. Inconvénient numéro un: tout le monde zyeute vos photos et les voit avant vous. Inconvénient numéro deux: tout le monde voit donc que vous avez parfois des photos floues, parfois des photos noires... alors je réfléchis!

Pour finir, je sais que certains d'entre vous (qui m'aiment vraiment, vraiment bien!) guettent les nouvelles publications sur ce blog, y'en a même qui réclament, ça fait plaisir... Comme vous l'avez vu je n'ai pas un rythme très régulier mais vous pouvez vous inscrire à la newsletter (colonne de droite) qui se chargera gentiment de vous prévenir quand il y aura du nouveau par ici. Vu ma régularité, vous ne serez pas submergés de mails, pas d'inquiétude!